Le chancel de Saint-Jean-Baptiste

LES QUATRE ÉVANGÉLISTES
À L’ENTRÉE DU CHŒUR DE SAINT-JEAN-BAPTISTE

Tout a débuté avec une exigence de sécurité : il était demandé d’installer une rambarde de chaque côté du chœur pour éviter les chutes malencontreuses à ces endroits où il n’y a pas de marches intermédiaires. D’ailleurs, dans l’installation qui précéda l’actuelle, des grilles de fer forgé (qui ont disparu …) assuraient cette fonction.
L’idée est alors venue d’unir le sécuritaire et le symbolique : plutôt que de se contenter d’un garde-fou, un « chancel » serait implanté. Il a été inauguré dimanche 25 juin 2017 pour la fête patronale.

Le chancel (ou : cancel) est le lieu où l’on chancelle, où l’on bute : on ne peut aller plus loin. C’est une clôture basse qui sépare la nef où se tiennent les fidèles laïcs, du chœur (avec en son centre l’autel) dont l’accès est réservé au prêtre et à ses assistants. « L’autel est le seuil de l’éternité » a écrit le liturgiste Romano Guardini (Les signes sacrés, Spes, Paris, 1953, p. 48).
Le chancel est en réalité un lieu de communication entre le ciel (symbolisé par le chœur) et la terre (symbolisée par la nef) : les hommes ne peuvent pas encore avoir accès aux réalités du Royaume, mais dans la liturgie, à commencer par celle de la messe, ils en ont un « avant-goût » (cf. Vatican II, Sacrosanctum concilium n° 8) ; l’évêque ou le prêtre exerçant leur fonction « pontificale » (= faire des ponts) portent les sacrements de la présence divine (parole de Dieu, espèces eucharistiques, bénédictions) vers les fidèles en franchissant le chancel.
Les premières églises furent construites au 4e siècle sur le modèle des basiliques civiles des empereurs romains : le chancel était alors une barrière qui séparait les orateurs ou magistrats du peuple avec notamment la fonction de prévenir les débordements du public. Par la suite elles deviendront clôtures de chœur, jubés, iconostases ou simples « tables de communion » (peut-être trop tôt supprimées … ?).
Dans la pratique liturgique chrétienne, on prit l’habitude d’y installer l’ambon des lectures ainsi que le chandelier pascal.

La réalisation en a été confiée aux ateliers Loire qui avaient déjà traité, avec le bonheur que chacun peut constater, les portes d’entrée de l’église et l’ensemble composé de la cuve baptismale, l’armoire des Saintes Huiles et le chandelier du cierge pascal (conservé à cet endroit après la Pentecôte).
Le graphisme et la mise en couleur ont été créés par Jacques Loire, tandis que les plaques de verre thermophormé ont été façonnées par son fils Bruno.
Ces trois œuvres d’art qui s’appellent et se répondent l’une à l’autre rajouteront de la beauté, de l’unité et de l’harmonie dans notre église paroissiale, poursuivant ainsi ce qui a été inauguré par nos prédécesseurs depuis 1831.

Mgr Yvon Aybram Vicaire épiscopal, Curé-Doyen

les deux panneaux du chancel de Saint-Jean-Baptiste

LE TÉTRAMORPHE

Sur les deux panneaux du nouveau chancel sont gravées les quatre figures des évangélistes qui constituent ce que l’on nomme le « Tétramorphe ».
Ce type de représentation fait partie de l’iconographie chrétienne : le Christ est entouré des quatre évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean symbolisés par quatre figures ailées (de manière générale) respectivement un homme, un lion, un taureau et un aigle.
(lire la suite ici, fip n°42 du 18 juin 2017)

À Saint-Jean-Baptiste les quatre évangélistes sont sur l’ancien maître-autel, entourant le tabernacle. 
Avec le chancel ils encadrent l’autel actuel qui lui-même symbolise le Christ.