Les pratiques du Carême

1 – LE  JEÛNE

La signification du jeûne chrétien est liée au mystère pascal : C’est ainsi que l’ont compris les premiers chrétiens à la lumière d’une parole de Jésus dans l’évangile de saint Matthieu (9, 14) : « Les compagnons de l’époux peuvent-ils mener le deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé ; et alors ils jeûneront. »
Se désignant lui-même, ici, comme « l’Époux » de l’Église, Jésus annonce le temps de sa Passion : celui où « l’époux leur sera enlevé ».
Ainsi, le jeûne que pratique l’Église signifie son union au Christ dans le mystère de sa mort et de sa mise au tombeau ; mais il est un jeûne d’attente, de vigilance, de joyeuse et confiante préparation à la rencontre du Christ ressuscité. Tel est le grand jeûne pascal du Vendredi et du Samedi saints qui sera rompu dans la nuit de la Vigile pascale.

Chez les catholiques, le jeûne est une caractéristique du carême, observé tout particulièrement le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Pour les autres jours du carême, il est laissé à l’appréciation des fidèles ou des communautés et peut revêtir diverses formes : privation de nourriture et de boisson, de télévision ou de toute autre forme de plaisir, mais il ne peut avoir de sens que s’il permet, dans l’humilité, une ouverture à Dieu et aux hommes. Ainsi le jeûne est-il inséparable de la prière et de la pratique effective de la charité que l’évangile du mercredi des Cendres désigne par le terme d’« aumône ».
Rites, fêtes et célébrations de l’humanité, sous la direction de Thierry-Marie Courau et Henri de La Hougue, Bayard, Paris, 2012, p. 253

Les catholiques sont tenus au précepte du jeûne le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint et à celui de l’abstinence chaque vendredi.
Pendant le temps de Carême, tous les vendredis, en s’abstenant de viande, s’ils le peuvent. Le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, ils s’abstiennent de viande, ils jeûnent en se privant substantiellement de nourriture selon leur âge et leurs forces, et ils réservent un temps notable à la prière. » (Les Évêques de France, 1984).

Le jeûne consiste à faire un seul repas pendant la journée, avec une alimentation frugale le matin et le soir. On ne doit rien manger entre les repas, sauf cas de maladie. Y sont obligés tous ceux qui sont majeurs, jusqu’à l’âge de 59 ans. (cf. CIC, n° 1252)
L’abstinence est le fait de se priver de viande. Y sont obligés tous ceux qui ont accompli 14 ans (cf. CIC, n° 1252).
D’autres formes d’abstinence pour aujourd’hui :
arrêter le chocolat, le Nutella, ou le café, c’est bon pour les enfants, mais aussi pour les grands !
ne pas boire d’alcool ou arrêter de fumer ; pour donner encore plus de sens à ce sacrifice, pourquoi ne pas reverser l’argent ainsi économisé à un projet caritatif ?
désactiver Facebook ou ne plus écouter de la musique à longueur de journée, c’est une façon de faire silence, de se mettre dans l’esprit de retraite du Carême, et de trouver plus de temps pour prier.

2 – LA PRIERE

Priez sans cesse, conseille saint Paul (1Th 5, 17).
La prière manifeste l’attachement qui relie l’homme et Dieu, exprime l’amour que l’homme porte à son Seigneur et la confiance qu’il lui accorde. Elle donc est essentielle à la vie des chrétiens. Pourtant, prier n’est pas si simple : l’ennui, le découragement, la répétition, l’habitude, le manque de savoir faire, etc. peuvent rendre la prière difficile.
Priez sans vous décourager, dit Jésus (Lc 18, 1). Il est vrai que nous nous demandons : Pourquoi Dieu n’exauce-t-il pas toutes nos prières? Pourquoi, même avec beaucoup d’insistance, certaines prières ne sont pas exaucées? Dieu nous donne que ce qui est bon. Souvent ce que nous demandons à l’apparence d’un bien. Mais si Dieu ne nous le donne pas, c’est parce qu’il veut nous donner quelque chose de meilleure encore. Ainsi le travail du chrétien consiste d’abord à discerner la volonté de  Dieu et ensuite à demander avec insistance qu’elle se réalise.
Père, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux. Telle est la prière de Jésus au jardin des Oliviers la veille de sa mort (Mt 26, 39). L’un des plus sûrs moyens d’y parvenir consiste à nourrir sa prière de la lecture de la Parole de Dieu : elle est capable de nourrir et de renouveler notre manière de prier ; elle nous place en harmonie avec la volonté divine.
Seigneur, apprends-nous à prier, demandent les disciples à Jésus et il leur enseigne le Notre Père : c’est le modèle de toute prière chrétienne (Lc 11, 1-4). «  » L’Oraison dominicale est vraiment le résumé de tout l’Evangile  » (Tertullien),  » la plus parfaite des prières  » (St Thomas d’Aquin). Elle est au centre des Écritures. (…) L’Oraison dominicale est la prière de l’Église par excellence. » (Catéchisme de l’Église Catholique n° 2774.2776).

3 – LE PARTAGE

En grec, « aumône » se dit eleèmosyné, « miséricorde ». C’est assister et à soulager les personnes qui se trouvent dans le besoin.
Parmi les œuvres de miséricorde, l’aumône tient une place particulière : elle est à la fois témoignage de la charité fraternelle et pratique de la justice qui plaît au Seigneur.
Les chrétiens ne peuvent posséder de manière égoïste les biens de ce monde. « Rappelez-vous le proverbe : “À semer trop peu, on récolte trop peu ; à semer largement, on récolte largement”. (…) L’Écriture dit en effet de l’homme juste : Il distribue, il donne aux pauvres ; sa justice demeure à jamais. » (2Co 9, 6.9).

4 – LE SACREMENT DE RECONCILIATION

La célébration de la miséricorde advient tout particulièrement dans le Sacrement de la Réconciliation. C’est le moment où nous nous sentons embrassés par le Père qui vient à notre rencontre pour nous redonner la grâce d’être de nouveau ses enfants … Pape François
(lire la suite ici fip n°30 du 26 mars 2017)

Voir également la page Confession (ici)