Vivre et comprendre la messe : le geste de la paix

« Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix. » Nous entendons régulièrement cette invitation liturgique, mais comprenons-nous la signification de ce rite ?

La « Présentation Générale du Missel Romain » explique : « L’Église implore la paix et l’unité pour elle-même et toute la famille humaine et les fidèles expriment leur communion dans l’Église ainsi que leur amour mutuel avant de communier. » (n° 82).

La place qu’il tient dans le déroulement de la messe éclaire : venant de dire le Notre Père, nous comprenons que « par le Christ, avec lui et en lui » nous sommes tous fils de ce Père ; dans un instant nous pourrons communier réellement au Corps du Christ.

Lisant l’Évangile, nous trouvons la promesse de Jésus à ses disciples avant sa Passion : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Plus tard, ressuscité, il répètera : « La paix soit avec vous » (Lc 24, 36 ; Jn 20, 19.21.26). Nous voici au cœur du mystère de Pâques !

Ces observations montrent que le geste liturgique de paix est loin de constituer un simple salut entre les participants de la messe, que son objectif n’est pas de mettre une ambiance « sympathique » dans l’assemblée…
D’ailleurs le prêtre ne nous dit pas : « Donnez-vous un geste ou un signe de paix » mais bien : « Donnez-vous la paix », celle qui nous vient du Christ.

Le numéro 82 de la PGMR cité plus haut apporte cette précision : « Il convient que chacun souhaite la paix de manière sobre et uniquement à ceux qui l’entourent. » Je donne la paix du Christ dont je suis porteur au frère qui se trouve placé près de moi ; je reçois la paix du Christ dont est porteur le frère qui se trouve placé près de moi ! Pour aller dans ce sens, la PGMR suggère : « En se donnant la paix, on peut dire : “Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous”, à quoi on répond : “Amen” » (n° 154).

Ce numéro ne prévoit pas ce geste comme obligatoire, mais seulement si le prêtre le juge « opportun ».

Pour autant, nous savons que cette paix n’est pas encore arrivée dans le monde, mais nous devons en être des artisans dans notre quotidien, comme le rappelle l’envoi final de la messe : « Allez dans la paix du Christ ! »

Mgr Yvon Aybram – fip 02.02.2014