les sacrements de l’initiation

Les sacrements de l’initiation expliqués par le pape François

Au cours des feuilles d’informations paroissiales de l’année liturgique 2019-2020, une rubrique donne des extraits de l’enseignement du pape François sur les sacrements.

Le concept de « sacrement » se trouve au cœur de la foi chrétienne et renvoie à un événement de grâce, dans lequel Dieu se rend présent et agit dans notre vie. Le Concile Vatican II (1962-1965), au début de la Constitution sur l’Église, affirme que : « L’Église est, dans le Christ, en quelque sorte le “sacrement”, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Lumen gentium, n° 1).
Cela signifie alors que les sept sacrements prennent forme dans l’Église elle-même, qui, comme sacrement universel, prolonge dans l’histoire l’action salvifique et vivifiante du Christ. C’est Lui qui, avec la force du Saint-Esprit, régénère sans cesse la communauté chrétienne et l’envoie dans le monde pour apporter à tous le salut à travers les paroles et les gestes, à travers la prédication et les sacrements. (audience du 8 janvier 2014)

Les sacrements de la Loi Nouvelle sont institués par le Christ et ils sont au nombre de sept, à savoir le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre et le Mariage. Les sept sacrements touchent toutes les étapes et tous les moments importants de la vie du chrétien : ils donnent naissance et croissance, guérison et mission à la vie de foi des chrétiens. En cela il existe une certaine ressemblance entre les étapes de la vie naturelle et les étapes de la vie spirituelle. (Catéchisme de l’Église Catholique n° 1210)

I – Le Baptême

Le baptême est le sacrement sur lequel se fonde notre foi elle-même et qui nous greffe comme des membres vivants dans le Christ et dans son Église. Avec l’Eucharistie et la confirmation, il forme ce qu’on appelle l’« initiation chrétienne », qui constitue comme un unique grand événement sacramentel qui nous configure au Seigneur et fait de nous un signe vivant de sa présence et de son amour.

Mais une question peut naître en nous : le baptême est-il vraiment nécessaire pour vivre en chrétiens et suivre Jésus ? (…) Ce qu’écrit l’apôtre Paul nous éclaire : « Ne le savez-vous donc pas : nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés ? Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts » (Rm 6, 3-4).
Ce n’est donc pas une formalité ! C’est un acte qui touche notre existence en profondeur. Un enfant ou un adulte baptisé ou non baptisé, ce n’est pas la même chose.
Avec le baptême, nous sommes plongés dans cette source intarissable de vie qui est la mort de Jésus, le plus grand acte d’amour de toute l’histoire ; et grâce à cet amour, nous pouvons vivre une vie nouvelle, n’étant plus en proie au mal, au péché et à la mort, mais dans la communion avec Dieu et avec nos frères.
Connaître la date de notre baptême signifie connaître une date heureuse. Mais le risque de ne pas la savoir est de perdre conscience du souvenir de ce que le Seigneur a fait en nous, la mémoire du don que nous avons reçu. Alors nous finissons par le considérer seulement comme un événement qui a eu lieu dans le passé – même pas par notre volonté, mais par celle de nos parents –, et qui pour cette raison n’a plus aucune incidence sur le présent. 

Nous devons réveiller la mémoire de notre baptême. En revanche, nous sommes appelés à vivre notre baptême chaque jour, comme la réalité actuelle de notre existence. Si nous réussissons à suivre Jésus et à rester dans l’Église, malgré nos limites, et avec nos fragilités et nos péchés, c’est précisément à cause du sacrement dans lequel nous sommes devenus de nouvelles créatures et nous avons été revêtus du Christ.
C’est en vertu du baptême, en effet, que, libérés du péché originel, nous sommes greffés dans la relation de Jésus avec Dieu le Père ; que nous sommes porteurs d’une espérance nouvelle, car le baptême nous donne cette espérance nouvelle : l’espérance d’aller sur la route du salut, toute la vie. Et cette espérance, rien ni personne ne peut l’éteindre, car l’espérance ne déçoit pas. (audience du 8 janvier 2014)

Lors de la veillée pascale 

Le baptême fait de nous des membres du Corps du Christ et du Peuple de Dieu. Saint Thomas d’Aquin affirme que celui qui reçoit le baptême est incorporé au Christ presque comme son membre même et est uni à la communauté des fidèles, c’est-à-dire au peuple de Dieu. À l’école du Concile Vatican II, nous disons aujourd’hui que le baptême nous fait entrer dans le peuple de Dieu, il fait de nous des membres du Peuple en chemin, un peuple en pèlerinage dans l’histoire.

En effet, de même que de génération en génération se transmet la vie, ainsi, de génération en génération, à travers la renaissance aux fonts baptismaux, se transmet la grâce, et avec cette grâce, le peuple chrétien marche dans le temps, comme un fleuve qui irrigue la terre et diffuse dans le monde la bénédiction de Dieu.
À partir du moment où Jésus a dit ce que nous avons entendu dans l’Évangile, les disciples sont allés baptiser ; et depuis cette époque jusqu’aujourd’hui, il existe une chaîne de transmission de la foi à travers le baptême. Et chacun de nous est un anneau de cette chaîne : un pas en avant, toujours ; comme un fleuve qui irrigue. Ainsi est la grâce de Dieu et ainsi est notre foi, que nous devons transmettre à nos enfants, transmettre à nos petits-enfants, afin que, devenus adultes, ils puissent la transmettre à leurs enfants. Tel est le baptême ; parce que le baptême nous fait entrer dans ce peuple de Dieu qui transmet la foi. Un peuple de Dieu qui marche et transmet la foi. 

En vertu du baptême, nous devenons disciples missionnaires, appelés à apporter l’Évangile dans le monde (cf. Evangelii gaudium n° 120). « Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation… La nouvelle évangélisation doit impliquer que chaque baptisé soit protagoniste d’une façon nouvelle » (ibid.) de tous, de tout le peuple de Dieu, que chacun des baptisés soit protagoniste d’une façon nouvelle. 

Le peuple de Dieu est un peuple disciple – parce qu’il reçoit la foi – et missionnaire – parce qu’il transmet la foi. Et c’est ce qu’opère le baptême en nous : il nous donne la Grâce et transmet la foi. Dans l’Église, nous sommes tous disciples, et nous le sommes pour toujours, pour toute la vie ; et nous sommes tous missionnaires, chacun à la place que le Seigneur lui a assignée. Tous, le plus petit est également missionnaire ; et celui qui semble plus grand est disciple. Mais certains d’entre vous diront : « Les évêques ne sont pas disciples, les évêques savent tout ; le Pape sait tout, ce n’est pas un disciple ». Non, les évêques et le Pape doivent eux aussi être des disciples ; parce que s’ils ne sont pas disciples, ils ne font pas le bien, ils ne peuvent être missionnaires, ils ne peuvent transmettre la foi. Nous sommes tous disciples et missionnaires.

Il existe un lien indissoluble entre la dimension mystique et celle missionnaire de la vocation chrétienne, toutes deux enracinées dans le baptême. En recevant la foi et le baptême, les chrétiens accueillent l’action de l’Esprit Saint qui conduit à confesser Jésus comme Fils de Dieu et à appeler Dieu « Abba », Père. Tous les baptisés sont appelés à vivre, et à transmettre la communion avec la Trinité, puisque l’évangélisation est un appel à la participation et à la communion trinitaire.

Personne ne se sauve seul. Nous sommes une communauté de croyants, nous sommes peuple de Dieu et dans cette communauté, nous faisons l’expérience de la beauté de partager l’expérience d’un amour qui nous précède tous, mais qui, dans le même temps, nous demande d’être des « canaux » de la grâce les uns pour les autres, en dépit de nos limites et de nos péchés. La dimension communautaire n’est pas seulement un « cadre », un « contour », mais elle est partie intégrante de la vie chrétienne, du témoignage et de l’évangélisation. 

La foi chrétienne naît et vit dans l’Église, et dans le baptême, les familles et les paroisses célèbrent l’incorporation d’un nouveau membre au Christ et à son corps qui est l’Église. (audience du 15 janvier 2014)

II – La Confirmation

La confirmation doit être entendue en continuité avec le baptême, auquel elle est liée de manière inséparable. Ces deux sacrements, avec l’Eucharistie, forment un unique événement salvifique, qui s’appelle l’« initiation chrétienne », dans lequel nous sommes insérés en Jésus Christ mort et ressuscité et nous devenons de nouvelles créatures et membres de l’Église. Voilà pourquoi, à l’origine, ces trois sacrements étaient célébrés en un unique moment, au terme du chemin catéchuménal, normalement pendant la veillée pascale. C’est ainsi qu’était scellé le parcours de formation et d’insertion graduelle dans la communauté chrétienne, qui pouvait parfois durer quelques années. On avançait pas à pas pour arriver au baptême, puis à la confirmation et à l’Eucharistie.

On parle communément du sacrement de la « confirmation », un mot qui signifie « onction ». Et en effet, à travers l’huile appelée « saint chrême » nous sommes configurés, dans la puissance de l’Esprit, à Jésus Christ, qui est l’unique vrai « oint », le « Messie », le Saint de Dieu. Le terme « confirmation » nous rappelle ensuite que ce sacrement apporte une croissance de la grâce baptismale : il nous unit plus solidement au Christ ; il mène à son accomplissement notre lien avec l’Église ; il nous accorde une force particulière du Saint-Esprit pour diffuser et défendre la foi, pour confesser le nom du Christ et pour ne jamais avoir honte de sa croix. (audience du 29 janvier 2014)

Il est important que nos enfants, nos jeunes, reçoivent le sacrement de Confirmation. Nous avons tous soin qu’ils soient baptisés, et cela est bien, mais peut-être n’avons-nous pas autant soin qu’ils reçoivent la Confirmation. De cette manière, ils resteront à mi-chemin et ils ne recevront pas l’Esprit Saint, qui est si important dans la vie chrétienne, car il nous donne la force pour aller de l’avant. (…) Et si vous, chez vous, vous avez des enfants, des jeunes, qui ne l’ont pas encore reçue et qui ont l’âge pour la recevoir, faites tout votre possible pour qu’ils mènent à bien l’initiation chrétienne et reçoivent la force du Saint-Esprit.

Naturellement il est important d’offrir aux confirmands une bonne préparation, qui doit viser à les conduire vers une adhésion personnelle à la foi dans le Christ et à réveiller en eux le sens d’appartenance à l’Église. (…)

La confirmation, comme chaque sacrement, n’est pas l’œuvre des hommes, mais de Dieu, qui prend soin de notre vie de manière à nous façonner à l’image de son Fils, pour nous rendre capables d’aimer comme Lui. Il le fait en infusant en nous son Saint-Esprit, dont l’action envahit toute la personne et toute la vie, comme cela transparaît des sept dons que la Tradition, à la lumière de l’Écriture Sainte, a toujours soulignés : (…) la sagesse, l’intellect, le conseil, la force, la science, la piété, et la crainte de Dieu. (audience du 29 janvier 2014)

III – L’Eucharistie

L’Eucharistie se situe au cœur de l’« initiation chrétienne », avec le baptême et la confirmation, et elle constitue la source de la vie même de l’Église. En effet, de ce sacrement de l’amour naît tout authentique chemin de foi, de communion et de témoignage.

Ce que nous voyons quand nous nous rassemblons pour célébrer l’Eucharistie, la Messe, nous laisse déjà imaginer ce que nous allons vivre. Au centre de l’espace destiné à la célébration se trouve l’autel, qui est une table, recouverte d’une nappe, et cela nous fait penser à un banquet. Sur la table se trouve une croix, qui indique que sur cet autel on offre le sacrifice du Christ : c’est Lui la nourriture spirituelle que l’on reçoit là, sous les signes du pain et du vin. À côté de la table se trouve l’ambon, c’est-à-dire le lieu d’où l’on proclame la Parole de Dieu : et cela indique que l’on se rassemble en ce lieu pour écouter le Seigneur qui parle à travers les Saintes Écritures, et la nourriture que l’on reçoit est donc également sa Parole.

Parole et Pain pendant la Messe deviennent tout un, comme pendant la dernière Cène, quand toutes les paroles de Jésus, tous les signes qu’il avait accomplis, se condensèrent dans le geste de rompre le pain et d’offrir la coupe, anticipation du sacrifice de la croix, et dans ces mots : « Prenez et mangez, ceci est mon corps… Prenez et buvez, ceci est mon sang ».

Le geste de Jésus accompli lors de la Dernière Cène est l’action de grâce ultime au Père pour son amour, pour sa miséricorde. En grec « action de grâce » se dit Eucharistie. C’est pourquoi le sacrement s’appelle Eucharistie : c’est l’action de grâce suprême au Père, qui nous a aimés au point de nous donner son Fils par amour. Voilà pourquoi le terme Eucharistie résume tout ce geste, qui est un geste de Dieu et de l’homme ensemble, un geste de Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme.
La célébration eucharistique est donc bien plus qu’un simple banquet : c’est précisément le mémorial de la Pâque de Jésus, le mystère central du salut. « Mémorial » ne signifie pas seulement un souvenir, un simple souvenir, mais veut dire qu’à chaque fois que nous célébrons ce sacrement nous participons au mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ.
L’Eucharistie constitue le sommet de l’action de salut de Dieu : le Seigneur Jésus, se faisant pain rompu pour nous, déverse en effet sur nous toute sa miséricorde et son amour, de manière à renouveler notre cœur, notre existence et notre façon de nous mettre en relation avec Lui et avec nos frères. 

C’est pourquoi communément, quand on s’approche de ce sacrement, on dit « recevoir la communion », « faire la communion » : cela signifie que dans la puissance du Saint-Esprit, la participation à la table eucharistique nous configure de manière unique et profonde au Christ, en nous faisant goûter dès à présent la pleine communion avec le Père qui  caractérisera le banquet céleste, où avec tous les saints nous aurons la joie de contempler Dieu face à face. 

Nous ne remercierons jamais assez le Seigneur pour le don qu’il nous a fait avec l’Eucharistie ! C’est un don si grand et c’est pour cela qu’il est si important d’aller à la Messe le dimanche. Aller à la Messe non seulement pour prier, mais pour recevoir la communion, ce pain qui est le corps de Jésus Christ qui nous sauve, nous pardonne, nous unit au Père. Il est beau de faire tout cela ! Et tous les dimanches allons à la Messe, car c’est précisément le jour de la résurrection du Seigneur. C’est pourquoi le dimanche est si important pour nous.
Et avec l’Eucharistie nous ressentons précisément cette appartenance à l’Église, au Peuple de Dieu, au Corps de Dieu, à Jésus Christ. Nous ne finirons jamais d’en saisir toute la valeur et la richesse. Demandons-lui alors que ce sacrement puisse continuer à maintenir vivante dans l’Église sa présence et à façonner nos communautés dans la charité et dans la communion, selon le cœur du Père. C’est ce que l’on fait au cours de toute sa vie, mais on commence à le faire le jour de la première communion. Il est important que les enfants se préparent bien à la première communion et que chaque enfant la fasse, car c’est le premier pas de cette puissante appartenance à Jésus Christ, après le baptême et la confirmation. (audience du 5 février 2014)

Il existe des signaux très concrets pour comprendre comment nous vivons l’Eucharistie. Le premier indice est notre manière de regarder et de considérer les autres. Dans l’Eucharistie, le Christ accomplit toujours à nouveau le don de soi qu’il a fait sur la Croix. Toute sa vie est un acte de partage total de soi par amour ; c’est pourquoi Il aimait être avec ses disciples et avec les personnes qu’il avait l’occasion de connaître. Cela signifiait pour Lui partager leurs désirs, leurs problèmes, ce qui tourmentait leur âme et leur vie.
Or, lorsque nous participons à la Messe, nous nous retrouvons avec des hommes et avec des femmes de tout type : des jeunes, des personnes âgées, des enfants ; des pauvres et des nantis ; originaires du lieu ou étrangers ; accompagnés par leurs familles ou seuls… Mais l’Eucharistie que je célèbre me conduit-elle vraiment à les sentir tous comme des frères et des sœurs ? Fait-elle croître en moi la capacité de me réjouir avec celui qui se réjouit et de pleurer avec celui qui pleure ? Me pousse-t-elle à aller vers les pauvres, les malades, les exclus ? M’aide-t-elle à reconnaître en eux la face de Jésus ? Nous allons tous à la Messe parce que nous aimons Jésus et nous voulons partager, dans l’Eucharistie, sa passion et sa résurrection. Mais aimons-nous, comme Jésus le veut, nos frères et nos sœurs les plus indigents ? 

(Après notre manière de regarder et de considérer les autres) un deuxième indice, très important, est la grâce de se sentir pardonnés et prêts à pardonner. Parfois quelqu’un demande : « Pourquoi devrait-on aller à l’Église, vu que celui qui participe habituellement à la Messe est pécheur comme les autres ? » Combien de fois l’avons-nous entendu !
En réalité, celui qui célèbre l’Eucharistie ne le fait pas parce qu’il se considère ou veut paraître meilleur que les autres, mais précisément parce qu’il reconnaît qu’il a toujours besoin d’être accueilli et régénéré dans la miséricorde de Dieu, fait chair en Jésus Christ. Si chacun de nous ne sent pas le besoin de la miséricorde de Dieu, ne se sent pas pécheur, il vaut mieux qu’il n’aille pas à la Messe ! Nous allons à la Messe parce que nous sommes pécheurs et nous voulons recevoir le pardon de Dieu, participer à la rédemption de Jésus, à son pardon.
Ce « Je confesse » que nous disons au début n’est pas un pro forma, c’est un véritable acte de pénitence ! Je suis pécheur et je le confesse, c’est ainsi que commence la Messe ! Nous ne devons jamais oublier que la Dernière Cène de Jésus a eu lieu « la nuit où il était livré » (1Co 11, 23). Dans ce pain et dans ce vin que nous offrons et autour desquels nous nous rassemblons, se renouvelle chaque fois le don du corps et du sang du Christ pour la rémission de nos péchés. Nous devons aller à la Messe humblement, comme des pécheurs et le Seigneur nous réconcilie.

(Après notre manière de regarder et de considérer les autres et la grâce de se sentir pardonnés et prêts à pardonner) un dernier indice précieux nous est offert par la relation entre la célébration eucharistique et la vie de nos communautés chrétiennes. Il faut toujours avoir à l’esprit que l’Eucharistie n’est pas quelque-chose que nous faisons nous ; nous n’effectuons pas une commémoration de ce que Jésus a dit et fait : c’est précisément une action du Christ ! C’est le Christ qui agit là, qui est sur l’autel. C’est un don du Christ, qui se rend présent et nous rassemble autour de lui, pour nous nourrir de sa Parole et de sa vie.
Cela signifie que la mission et l’identité même de l’Église jaillissent de là, de l’Eucharistie, et prennent toujours forme là. Une célébration peut paraître impeccable du point de vue extérieur, très belle, mais si elle ne nous conduit pas à la rencontre avec Jésus Christ, elle risque de ne porter aucune nourriture à notre cœur et à notre vie.
À travers l’Eucharistie, en revanche, le Christ veut entrer dans notre existence et l’imprégner de sa grâce, de sorte que dans chaque communauté chrétienne il y ait de la cohérence entre la liturgie et la vie. (…) Vivons l’Eucharistie avec un esprit de foi, de prière, de pardon, de pénitence, de joie communautaire, de préoccupation pour les nécessiteux et pour les besoins de tant de nos frères et sœurs, dans la certitude que le Seigneur accomplira ce qu’il a promis : la vie éternelle(audience du 12 février 2014)

Saint-Jean-Baptiste, dans la joie de Pâques